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RECTIFICATIONS RELATIVES À LA CONTROVERSE SUR L’OCCULTISME

[Bulletin Mensuel de la Société Scientifique d’Études Psychologiques, Paris; 15 mai, 1883]

Nous recevons de Mme Blavatsky une lettre datée de Madras, 17 avril. Dans cette lettre, l’éminente secrétaire de la Société Théosophique et Directrice du journal The Theosophist, nous demande quelques rectifications que nous nous empressons de publier. Nous citons le texte même de la lettre:

Dans le Bulletin du 15 mars 1883, vous dites que l’article (sur la constitution de l’homme, la nature de ce qu’on appelle communément les esprits et la médiumnité en général, publié dans le no. de février a été écrit par le Colonel Olcott. Il n’en est rien. Ce no. des Fragments dont il en a paru déjà, a été ecrit par M. A. O. Hume, ex-président de la Société Théosophique de Simla, «the Simla Eclectic T.S.» Il l’a écrit au commencement de ses études occultes, en reponse à M. Terry de Melbourne, et se guidant sur certains passages trouvés par lui dans les lettres de «Mahatma Koothoumi», et un autre grand maître adepte de la fraternité de l’Himalaya. C’est son premier essai et fort

 

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superficiel. Correct en général, il pèche beaucoup dans les détails, et vous auriez grand tort d’y voir l’Alpha et l’Omega de notre science. Depuis son apparition, notre frère Koothoumi—notre maître et bienfaiteur plutôt—entreprit de donner au monde ce qui n’avait jamais été donné jusqu’à présent; et par l’entremise de M. Sinnett que vous connaissez tous. C’est ce dernier qui a écrit presque sous sa dictée (si l’on peut appeler dictées les innombrables lettres que le maître lui écrit); en un mot, c’est M. Sinnett qui a compilé des lettres de son maître et correspondent régulier, les 7 numéros (suite du 1er) qui sont déjà sortis et qui donnent au public le correct enseignement des Arhats bouddhistes. M. C. devrait les traduire d’abord, et ce n’est qu’alors que vous pourriez en faire la critique, car, je le répète, le numéro 1 est for incorrect dans les détails.

Tel est dans la lettre de Madame Blavatsky le passage relatif à l’article qui a provoqué les critiques de la presque totalité des Spirites.
Bien que la suite de la lettre n’exige pas de notre impartialité la même publicité, nous croyons qu’il n’y a pas d’indiscrétion à la reproduire. Il y a là d’excellentes choses, dont nos lecteurs pourront apprécier le plus ou moins de justesse et faire peut-être leur profit. Madame Blavatsky faisant sans doute allusion à l’article publié dans le Bulletin du 15 mars sous ce titre: «Science et Theosophie, ou deux civilizations en présence», s’exprime ainsi en s’adressant au président de la Société d’Études Psychologiques:

Je vous remercie, cher Monsieur, des compliments que vous me faites, mais je ne les mérite guère. Je ne fais que mon devoir, et ne suis que l’humble disciple de nos grands maîtres. Vous avez raison de tenir à vos opinions comme nous avons raison de tenir aux nôtres. «Du choc des opinions jaillit la lumière». C’est ce qu’il nous faut. L’ouvrage qui n’avance pas, recule. Vaut mieux une bonne querelle entre nous—querelle amicale, bien entendu—que de s’ignorer comme nous avons fait jusqu’ici. Je crois que même M. Cahagnet, mon vénérable ami et notre frère, est contre nos idées. Tant pis. La vérité est la vérité, et les faits ne pourront jamais se métamorphoser en fictions parcequ’ils déplaisent à certaines factions. L’Occultisme soutient et prouve le Spiritisme, tandis que le Spiritualisme (anglo-américain)

 

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est diamétralement opposé à son enseignement le plus important, la réincarnation.
Vous vous basez, vous autres, et mettez toute votre foi dans ce que disent «les esprits» et ce que leur font dire les «clairvoyants» (médiums) qu’ils conduisent où ils veulent et comme ils veulent. La nature même de ces esprits n’étant pas encore prouvée, car l’identification (identité) de leurs personnalités est acceptée sur leurs propres affirmations qu’il vous est impossible de vérifier, comment savez-vous que vous n’êtes pas dans l’erreur et que ces soi-disant âmes ne sont pas tout autre chose que ce qu’elles vous affirment être. Un ange des ténèbres (expression cléricale) en sait autant qu’un ange de lumière, et pourrait personnifier qui il voudrait. Non que je crois à l’un ou à l’autre, mais je le dis comme un simple exemple.
Nous ne croyons pas à la possibilité d’une connaissance infaillible. Nous rejetons l’idée qu’il puisse être donné même au plus grand adepte l’infaillibilité absolue. Mais nous, du moins, nous connaissons nos maîtres et savons à qui nous avons à faire. Nous savons seulement que tous hommes mortels qu’ils soient, eux, comme de longues générations d’autres adeptes qui les ont précédés, ne se sont jamais contredit et ont toujours affirmé que, dans leur clairvoyance pendant laquelle leur esprit plane dans les régions mêmes qu’habitent ces soi-disant âmes et «esprits souffrants», ils avaient étudié la nature de ces derniers, et qu’ils peuvent parler en connaissance de cause. Tandis que les spirites sont obligés de se confier et de s’en rapporter à ce que leurs esprits leur disent, esprits qu’ils ne peuvent ni voir, ni toucher, ni comprendre, excepté dans les matérialisations, qui ne sont, après tout, que fata morgana, c’est-à-dire un mirage des sens, pour ainsi dire. Vous ne pouvez vous passer plus ou moins d’un peu de foi aveugle: nous, au contraire, nous ne prenons, n’acceptons rien sur la foi. Nous avons des preuves mathématiques et nous y tenons.
A vous avec sincérité et respect,

H. P. BLAVATSKY.